“Visages de l'effroi : Violence et fantastique de David à Delacroix”

Musée de la Vie romantique, Paris (exposition du 3 novembre 2015 au 28 février 2016)

L’exposition “Visages de l’effroi”, coproduite avec le musée de la Roche-sur-Yon, propose une série de toiles de maîtres de l’école française des 18e et 19e siècles. L’accrochage présente une centaine de tableaux, dessins et sculptures de Girodet, David, Géricault, Ingres ou encore Delacroix.

“Visages de l’effroi” montre notamment le passage d’une violence dramatique et maîtrisée à la fin du siècle des Lumières à un romantisme fantastique et noir au 19e. En marge du néo-classicisme, le sentiment romantique émerge en France en plongeant ses racines dans un mal-être, symptomatique d’une époque troublée tant sur le plan politique,  économique, social que culturel. De la fin de l’Ancien régime aux espoirs déçus de la Révolution de 1848, les artistes traversent un siècle fait de bouleversements et de désenchantements qui les amènent à repenser leur art.

Le néo-classicisme des grands maîtres porte une esthétique où la violence s’impose comme une caractéristique du discours artistique. Si elle aboutit souvent à la mort vertueuse du héros, elle marque aussi le début d’un dialogue entre morts et vivants dans l’au-delà.

Une production foisonnante souvent méconnue, attachée au surnaturel et au morbide, voit ainsi le jour dès le Directoire et pendant toute la période romantique alors que la Terreur, les bouleversements politiques et les guerres ont rendu quotidienne l’horreur qui n’est plus un sujet privilégié de la peinture d’histoire mais une réalité.