L'Art nouveau, la révolution décorative
Pinacothèque de Paris (exposition du 18 avril au 8 septembre 2013)
En réaction au classicisme, le mouvement Art nouveau n'impose aucune obligation aux artistes. Conçu comme l'art de la liberté, l’art nouveau se dégage en effet des convenances qui entravaient jusque-là la création. Les formes codifiées qui sont la caractéristique de l'académisme éclatent comme pour faire de ce nouveau mouvement un art transgressif au cœur duquel l'érotisme devient une donnée essentielle.
Conçu comme un art total, l'Art nouveau est partout. Il est aussi bien peinture que mobilier, bijou, architecture, décoration et verrerie, référence à la nature, à la femme, aux plantes. Les grands noms de l'Art nouveau sont parmi les plus célèbres du tournant du xixe au xxe siècle. Ce sont Majorelle, Horta, Van de Velde, Gallé, Daum, Mucha, Gaudí, Guimard, Lalique, Klimt ou Bugatti. Ceux-ci bouleversent les schémas de la vie et transforment son esthétique pour la rendre agréable et décorative.
L'Art nouveau est à son apogée de 1890 à 1905. Il devient rapidement le support d'une production foisonnante qui triomphe avec l'Exposition universelle de 1900. Ces opposants commencent à dénoncer ses évolutions suggérant l’idée de mollesse dans les images strictement ornementales et décoratives qu'il voulait imposer.
Juste avant la Première Guerre, ces multiples critiques conduisent finalement à une évolution de l'Art nouveau vers un style nettement moins sophistiqué. Il s'affaiblit au point de devenir plus géométrique et laisse rapidement place à l'Art déco, qui prend la relève à partir de 1920.
L'exposition aujourd’hui présentée à la Pinacothèque est la première rétrospective de l'Art nouveau français à Paris depuis 1960.