Simon Hantaï, la rétrospective
Centre Pompidou (exposition du 22 mai au 2 septembre 2013)
Le Centre Pompidou rassemble pour la première fois l’œuvre de Simon Hantaï, l’un des plus grands peintres de la seconde moitié du 20e siècle. 5 ans après la disparition de l’artiste, Pompidou consacre à cette figure magistrale de l’abstraction une exposition inédite.
Il s’agit là de la première depuis plus de 35 ans. Avec plus de 130 peintures exposées, celle-ci témoigne de l’importance et de la richesse foisonnante d’une œuvre aujourd’hui internationalement reconnue. Les occasions de voir l’œuvre d’Hantaï étaient devenues extrêmement rares puisque les expositions lui étant consacrées peu nombreuses.
L’artiste lui-même s’était volontairement retiré du monde de l’art, se refusant d’ailleurs à exposer sauf en d’exceptionnelles occasions.
Surtout connu pour ce que l’artiste nomme « le pliage comme méthode », élaboré en 1960, l’œuvre de Hantaï se déroule en moments successifs d’une grande diversité. L’exposition s’ouvre sur les premières années de création qui suivent son arrivée en France. Elle offre une lecture chronologique de son parcours artistique, dès les années 1950. Des toiles surréalistes, à celles constituées de petites touches, cette époque s’achève avec les peintures d’écriture. Largement méconnue, elle culmine avec « Écriture rose » et « Galla Placidia » qui sont 2 chefs-d’œuvre de la période 1958 / 1959. Ces oeuvres sont réunies pour la première fois par le Centre Pompidou.
À partir de 1960, avec la suite des « Mariales », Hantaï peint « en aveugle » une surface préalablement pliée en la couvrant de couleurs. Dès lors chaque série de peintures va faire appel à cette méthode selon des modes très différenciés. Cela permettra à Hantaï d’élaborer et de renouveler des compositions formelles et inédites, souvent de grands formats. Ainsi le peintre s’affirme comme l’un des plus grands coloristes de son époque. Son œuvre est alors très présente sur la scène française, influençant toute une nouvelle génération de peintres. Suivra une longue absence, ponctuée de rares événements comme une nouvelle suite d’œuvres, « les Laissées », qui verra le jour dans les années 1990. On y voit Hantaï découper de grandes Tabulas des années 1980 et en extraire des fragments qui deviendront à leur tour des œuvres à part entière. L’exposition, qui s’achève sur ces oeuvres, permet de redécouvrir un peintre de génie comptant parmi les figures les plus importantes de la seconde moitié du 20e siècle.