Le blog d'Olivier Berni interieurs

Château de La Barben, Bouches-du-Rhône

 

Le château de La Barben est situé sur la commune de La Barben dans le département des Bouches-du-Rhône. Le château et le jardin font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 1984. L’actuel propriétaire du château de La Barden est monsieur Vianney D’alançon également propriétaire de la forteresse de Saint Vidal dasn l'Haute-Loire.

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« Monsieur de Forbin était dans la béatitude » écrit Chateaubriand dans les « Mémoires d’outre-tombe » à propos d’Auguste de Forbin La Barben. Il promenait dans ses regards le bonheur intérieur qui l’inondait, il ne touchait plus terre. » Le secret de ce bonheur était connu de tous : il avait rencontré, à Plombières, Pauline Borghèse, sœur de l’empereur en 1806. La ravissante princesse s’éprit de ce jeune homme que les contemporains décrivent alors en termes flatteurs : « Une taille élevée, une tournure élégante et noble, de beaux yeux, des traits réguliers et qui rappelaient les belles têtes du siècle de Louis XIV en faisaient ce qu’on eut appelé dans l’ancienne cour un gentilhomme accompli. Un esprit vif, enjoué, beaucoup d’imagination. » Tant de charmes ne pouvaient laisser Pauline Borghèse insensible : parmi les innombrables hommes qui traversèrent son existence, Forbin fut sans doute le plus profondément aimé. Elle le fit nommer son chambellan afin qu’il puisse la suivre partout. Ainsi en 1807 le couple était en Provence, aux eaux de Gréoux puis à la Mignarde et à La Barben qui appartenait alors à la Comtesse Palamède de Forbin, mère d’Auguste. A la moindre séparation, Pauline adressait à ce dernier des lettres où elle manifestait plus de passion que de talent épistolaire ou même de tact : « Ah, que n’es-tu mon époux ! Le mien a-t-il mérité ce titre ci doux, si sacré ? Non, il ne l’a pas mérité, car sans cela tu ne serais pas le mien… Adio, caro, semprecaro amico, amante caro, si, ti amo, ti amero sempre. » L’Empereur Bonaparte, particulièrement indulgent avec sa sœur, n’entendait cependant pas accepter une liaison par trop publique et affichée : dés octobre 1807, Forbin fut discrètement prié de quitter son poste de chambellan. On le pria de rentrer dans l’armée. Il fit la campagne du Portugal, dans l’état-major de Junot puis celle d’Autriche et parvint au grade de lieutenant-colonnel. Mais en 1810 il donna sa démission, pour se retirer à Rome et se consacrer entièrement à la peinture qu’il considérait comme sa véritable vocation.

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Forbin était très lié avec Granet et pratiquait surtout le paysage historique et le tableau de genre. Son talent fut de son vivant fort apprécié. Son nom et son charme n’étaient sans doute pas étrangers à ses succès d’artiste. Toujours séduisant, il rencontra à Rome l’inénarrable séductrice Récamier. Il parvint ainsi à éveiller la jalousie de Benjamin Constant qui écrit en 1814 dans son journal intime : «  Elle m’a parlé avec affection de mes intérêts et de ma carrière. Néanmoins elle a, devant moi, été si gracieuse avec Monsieur de Forbin que j’ai dû revoir celui-ci et amener les choses entre lui et moi au point de nous battre demain. » Ils ne se battirent cependant pas. Poursuivant : « Après cet accès de désespoir et de colère, je me suis bien calmé et, trouvant le soir Forbin chez elle, j’ai parlé à Juliette devant lui à cœur ouvert. Cela établissant de la confiance entre les deux soupirants, nous nous sommes mis tous les deux à lui peindre notre amour, ce qui a produit enfin chez moi un inextinguible fou rire ! »

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A la Restauration, Auguste de Forbin devait être nommé directeur des musées royaux. On lui doit ainsi la création du Musée Charles X, consacré aux antiquités étrusques et égyptiennes mais aussi de celui du Luxembourg destiné aux artistes vivants. Il devait achever en 1841 une existence également comblée par la fortune et les bonnes fortunes.

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Dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Victor à Marseille, le castrum de La Barben est déjà mentionné en 1009. Si on ne connaît pas sa date de construction, elle est probablement antérieure à l’an 1000. La terre de La Barden avait tout d’abord appartenu à l’abbaye de Saint-Victor de Marseille à qui elle avait été confirmée par l’archevêché d’Aix en 908. Elle passa ensuite à la famille de Pontevès. Le roi René acquit le domaine en 1452, pour le revendre en 1474 à Jean II de Forbin, frère de l’illustre Palamède, qui fut nommé en 1488 premier consul de Marseille. Le château, remanié et agrandi aux XVIe et XVIIe siècles, fut pillé en 1630 par les cascaveous, mais n’eut pas trop à souffrir de la Révolution. Le château passa par la suite à son fils ainé et subit au cours du 19e siècle des restaurations très importantes. Il est demeuré la propriété des marquis de Forbin La Barden jusqu’en 1963, date à laquelle il fut acquis par Monsieur André Pons. Le nouveau propriétaire l'ouvre au public dès 1965. Il crée en 1971 le zoo de La Barden. Le 31 décembre 2019 le château est vendu à Monsieur Vianney D’Alançon.

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Château de conte de fées émergeants de la forêt, La Barden trone sur un roc avec ses terrasses, ses tours, ses créneaux et ses mâchicoulis. Malgré les adjonctions des XVIe et XVIIe siècles et les importantes restaurations du XIXe siècle, l’édifice a conservé sa fière allure de forteresse médiévale. Baignée d’une délicate lumière ambrée, le salon, tendu de damas, a conservé son plafond à la française du début du XVIIIe dont les poutres offrent un magnifique décor de cartouches et d’arabesques. Le sol carrelé de tomettes est recouvert d’un tapis d’Aubusson Second Empire, dont les pourpres et les ors répondent à ceux des sièges et de la console du XVIIIe. Un délicieux boudoir pompéien a été, dans les dernières années du XVIIIe, aménagé dans une des tours de la forteresse médiévale. L’alcôve, encadrée de pilastres, est couverte de papier peints simulant des arceaux de verdure abritant des déesses à l’antique.

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A l’extérieur, un escalier en fer à cheval dont les courbes élégantes sont bordées de solides balustres donne accès à une terrasse qui précède le corps de bâtiment élevé au XVIIe siècle. Les Forbins voulurent alors adjoindre à la forteresse médiévale conçue pour la défense des appartements plus propres à une vie calme et ordonnée. De vastes baies régulières éclairent les pièces et sont ornées de gracieux balcons de fer forgé qui tempèrent l’austérité des murs de pierre.

 

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