Hôtel Berthier de Wagram, 22 avenue Marceau 75007 Paris
C’est le 6 novembre 1920 que don José Quinones de Leon, ambassadeur et proche du roi Alphonse XIII, se porte acquéreur de l’hôtel particulier Berthier de wagram. En 1992, la nouvelle chancellerie, ouvrant sur l’avenue Marceau, était inaugurée côté jardin. L’hôtel constitue un ensemble rare, fastueux et royal. Alphonse XIII souhaitait en effet que son ambassade fût à l’image de l’Espagne. Ainsi pour les travaux d’embellissements, Quinones fit appel à l’architecte Destailleur, au sculpteur Benlliure et à son ami le décorateur d’intérieur et peintre José Maria Sert. La décoration et les collections illustrent l’alliance des deux nations latines. L’esprit des fêtes à panache de la Belle Epoque y est savamment tempéré. L’architecture classique y est française ainsi que le mobilier. L’ornementation s’inspire de l’âge d’or des arts décoratifs français. Pilastres corinthiens, stucs dorés et blancs, cheminées de marbre coloré se répondent dans un ensemble d’une rare opulence. Si certains meubles sont de facture française, le reste tels que les tableaux, tapisseries et tapis est espagnol. Le musée du Prado, les collections royales et la fabrique royale des tapisseries ont mis en dépôt dès 1923 un nombre impressionnant de chefs-d’œuvre. Les lustres de cristal proviennent pour certains de la manufacture de la Granja alors que d’autres sont issus de la maison Baguès à Paris. Les tapis, confectionnés pour l’ambassade, en portent aussi la marque. Le grand salon est d’ailleurs orné de 4 tapisseries exceptionnelles. Exécutées en 1794 par la manufacture royale de santa Barbara à Madrid, d’après des cartons de l’artiste Goya, elles ont pour thème la vie madrilène. Dans la salle à manger se déroule, dans des encadrements de lambris de marbres noir, blanc et rose, la tenture de l’histoire de don Quichotte. Celle-ci a elle aussi été exécutée à partir de 1744 à Madrid. Tissées par un atelier flamand, les 6 tapisseries racontent les multiples épisodes du téméraire don Quichotte de la Mancha fidèlement tirées du récit de Cevantès. A noter par ailleurs que dans le fumoir, trône un Philippe II peint au 16e siècle par Pantoja de la Cruz ainsi que le portrait d’Isabelle Claire d’Anjou, fille de philippe II et d’Isabelle de Valois peint par le peintre italien Anguisciola.